Nicoinlove accoste sur les rives de l'hôtel en novembre 2008. Si son patronyme augurait d'une croisière amoureuse, telle n'était pas son intention. Il sonda jusque dans les profondeurs du complexe, à la recherche d'une oasis sur laquelle prospérer. Il avait trouvé à se distraire dans les concours organisés par le personnel de l'établissement. Une activité provisoire qui n'avait autre fonction que de le stimuler avant qu'une autre ne lui tape dans l'œil. Ce fut le RPG Mafia, un réseau de communautés hors-la-loi qui ne manquait pas de publicité ni d'attrait. Il était résolu à appartenir au milieu, mais l'admission fut plus épineuse qu'il ne l'envisageât. Il postula la Spades Assembly et au Fisk sans triompher de sa période probatoire. Il commit, à ces égards, ses premières erreurs d'apprenti mafieux. Il produisit de faux saccages, découvrit à ses dépens les conventions mafieuses, se fit duper et manipuler. Il enchaînait les râteaux tout bien pesés à l'instar de tout débutant. 

Il suivait d'une certaine façon le protocole, le processus mafieux. Un processus en trois étapes : la première consistant à se heurter de plein fouet aux exigences d'un environnement plus sélectif qu'on ne le pensait.
Constatant ses manques, on passe à la phase deux. Celle-ci consiste à s'associer à des relations qui traversent la même situation que soi pour engendrer une organisation commune. Ainsi pense-t-on s'implanter dans le bastion mafieux à son insu, s'établir sans l'autorisation de ceux qui gouvernent les lieux, et jouir de la direction des affaires. Cette illusion s'estompe aussitôt. On s'aperçoit très vite qu'à défaut d'être considéré comme Don Corleone, on est apprécié ni plus ni moins que comme du petit gibier au milieu d'un terrain de chasse, une cible dans un stand de tir, une crevette dans une mare d'eau, un petit mammifère piégé une jungle jonchée de prédateurs. C'est aussi l'instant où l'on prend conscience que l'on n'a pas tout à fait les épaules ni les compétences pour régenter une structure. Trois options s'offrent à soi. La première : subir le règne animal, rejoindre l'organisation de son bourreau. La deuxième, se rendre à l'évidence : fermer avant que le sort nous y contraigne. La dernière, détruire soi-même l'organisation pour s'introduire plus aisément dans le cercle des grandes organisations, et qui sait observer son postulat écourté, voire pour les plus chanceux affranchi. Nicolaccio fut le fruit de ce schéma récurrent chez les jeunes mafieux. Il optera pour l'ultime option. Il saccagea dans un premier temps cette pyjama dénommée "Queen Family" pour le compte de la Spades Assembly. La première mafia pour laquelle il avait postulé, ces derniers le roulèrent, usant de fausse corruption. Il ne se résigna pas pour autant et modifia le sigle pour une autre famille. Ce fut la nôtre, ses origines italiennes l'orientèrent vers nos horizons, fut-ce en second choix. 

Jeune homme volubile, avenant, Nico était pourvu d'un esprit vif. Téméraire, il mettait sa fougue au service de ses ambitions. Il avait une haute estime de lui, une envie dévorante de plaire aux autres, de les surpasser. Il était suffisamment malin pour manipuler habilement son réseau d'influence à son profit, et par conséquent à celui de la famille. Car Nicolaccio était en premier lieu un membre d'une loyauté inébranlable. Évidemment, il avait aussi des défauts, son comportement n'était pas toujours exemplaire, il pouvait s'emporter. Il n'avait pas atteint sa pleine maturité, mais il a toujours eu l'élégance de reconnaître ses torts et présenter ses excuses. Il eut progressivement de l'ego, qui fut le produit de toute la confiance accumulée dans la famille. Une assurance exacerbée qui le rendit vulnérable aux manipulations. Une d'elles causa le saccage de son bureau. Une erreur dont il se repentit amplement par les mots et par les actes, comme son tempérament lui dicta de le faire.

Par son saccage, Nico officialisait son postulat dans la famille, sans toutefois l'achever. Il fallut qu'il récidive à deux occurrences en quarante-huit heures. Il s'illustra avec adresse, pour satisfaire aux conditions de recrutement. Si la loyauté de Nico soulevait quelques réticences, scepticismes, tous étaient unanimes pour estimer que ses actions mafieuses l'autorisaient à avoir sa chance. À commencer par son recruteur : JeremyD937Sang. Nous sommes le 19 mai 2009 lorsque Nico obtint enfin le précieux passeport qui lui ouvrit les portes aux frontières de l'univers mafieux, le vrai. Il ne s'en contenta pas, à peine arborait-il les couleurs de la famille qu'il ambitionnait d'atteindre son point culminant. Il s'en donnait les moyens, rigoureusement passionné, il s'investissait prodigieusement dans les affaires. L'activité de Nico et la qualité de son travail étaient admirables. Par admirable, il remplissait son rôle, mais aussi des prérogatives qui vont bien au-delà tels que la collecte d'accès, la corruption. Les quelques doutes persistants sur Nico furent atténués par son recruteur qui prit toujours soin de rappeler l'apport colossal de Nico pour dissiper toute velléité à écarter notre jeune mafieux.
Promu Iniziato en un mois et demi, le potentiel de Nico est en ébullition et constaté par la haute hiérarchie, mais jusqu'ici, il ne s'est pas concrétisé. C'est le 31 juillet 2009, par l'emploi d'une usurpation astucieuse, que Nicoinlove anéantira l'une des plus puissantes organisations judiciaires de l'époque : la Gendarmerie Nationale. Par ce chef-d'œuvre, il grava son nom en lettre d'or dans le Davanti, la plus haute déclinaison des réalisations mafieuses. Un accomplissement dont il était épris de fierté sans pour autant s'en contenter, à nouveau. Il avait ce trait caractéristique de tous les excellents magouilleurs de la famille : il n'était jamais rassasié. 

L'ingéniosité de Nicoinlove embrasait les murs de l'hôtel, il fit littéralement de la promotion Uccisore, une formalité administrative. Le jour même, il troqua son identité de célibataire endurci, Nicoinlove, pour une identité plus conforme au paysage mafieux et ses racines italiennes : Nicolaccio. Il avait dès son recrutement une activité mafieuse digne d'un Uccisore, ses magouilles étaient en avance sur son grade. Il découvrit simplement les derniers rouages de la formation auxquels il n'avait pas accès. Il ne dédaignait aucune activité, son aspiration à s'élever, être meilleur que les autres l'encouragèrent à se diversifier. L'idée étant de devenir le mafieux le plus complet et accompli possible. Il serait singulièrement complexe de trouver des limites aux possibilités mafieuses de Nicolaccio. Néanmoins, à l'instar de tout artiste au tempérament fougueux, il pouvait être instable. Non sur sa loyauté, mais sur le savoir-être que tout mafieux doit afficher. Il était primordial de le canaliser, chapeauter, qu'il reçoive un suivi pointilleux sur les valeurs et le comportement d'un mafieux d'excellence. Ce fut l'œuvre de Kadehar, un haut-gradé que ses élèves, dont Nicolaccio, appelaient affectueusement le professeur. Il put à la fois contenir et diminuer les défauts de conduite de Nicolaccio, afin de l'aider à en tirer le meilleur profit pour la famille. 
La veille de sa promotion Spoconeria, le 22 octobre 2009, il est à la baguette d'une offensive à l'encontre d'une organisation Outsider de l'époque : Il Cantazaro. Par le moyen d'une usurpation, son mode opératoire favori, il atteint le bureau d'un membre de cette structure. Après un Davanti, c'est un Secundo qui vint s'empiler dans le casier garni des hauts fait d'armes de notre jeune pépite. Cinq mois lui suffirent pour réaliser ces accomplissements, et devenir Spoconeria. 

Cependant, même dans la carrière des mafieux les plus brillants, il subsiste une récurrence, un invariant consubstantiel à toute réussite. Tous ces parcours connaissent un moment charnière, un tournant, un événement qui aurait pu tout remettre en cause. Une erreur qui aurait pu enrayer la machine, contrevenir au destin préconçu. Nicolaccio n'en fit pas exception, ce moment fatidique arriva. Son orgueil et la haute opinion qu'il avait de lui-même le persuadent d'hypothéquer les clés de son bureau officiel pour abattre celui d'un membre de la Mafia-Habbo : Lucovti. Le stratagème consistait à se lier d'amitié avec un membre de la Mafia-Habbo possédant un bureau officiel. Ensuite, Nicolaccio feignant de tomber sous le charme de ce membre et par extension de la Mafia-Habbo, il s'agissait de lui faire part de son désir de les rejoindre. Et simultanément, il accréditerait ce MH chez lui, en anticipant que ce MH lié d'amitié, lui rendrait la politesse. La cible de notre Spoconeria, un certain Truand Lucovti, vit claire dans son jeu. Il le manipula habilement, avec l'appui de sa hiérarchie, et sigla froidement son office. Précisons à tous nos lecteurs contemporains que les badges n'existaient pas à cette époque. Il était impossible pour la hiérarchie d'accéder aux accréditations des membres. De plus, il était consensuellement admis d'accréditer les membres du Grand Conseil dans son bureau. Les bureaux étaient à cette époque les instruments permanents de magouilles en tout genre. Une sorte de monnaie d'échange pour appâter des proies. Ces instruments étaient la propriété de bas-gradé, qui par opposition à l'ère professionnalisée du jeu, n'avaient que quelques mois dans leur organisation. Les grades pour disposer d'un local officiel, bien plus accessible. Nous étions très loin de la séquence professionnalisée du jeu, définit par ses bureaux avec badge obligatoirement fermé sous surveillance. Toute accréditation proscrite, synonyme d'exclusion, et uniquement à partir d'un statut hiérarchique qui requiert a minima une année, allant pour certaines organisations jusqu'à deux à trois années pour en posséder. 

Après cette mésaventure, Nicolaccio n'eut autre choix que de faire profil bas. Il connaissait le prix de sa compromission : une rétrogradation. Path l'invita à se saisir de cette erreur comme d'un terrain favorable au coup d'envoi d'une infiltration dans une organisation rivale. Encore sonné par les derniers événements, Nicolaccio ne se sentait pas de décliner. Path simula alors son renvoi définitif. Il infiltra quelques jours avant de revenir sur ses pas. Était-ce par lucidité devant les ressources colossales et l'engagement inamovible que réclamait une telle croisade ? Toujours est-il qu'il se défila, il ne se sentait pas à la hauteur. Il rentra au bercail les bras ballants, rétrogradé, la mine déconfite, et s'amendera auprès de tous. Il ira jusqu'à rédiger un tutoriel de mise en garde afin d'éviter de subir un saccage de bureau. Une façon de prévenir ses frères de ne pas tomber dans les mêmes travers que lui tout en exprimant à la hiérarchie qu'il avait compris son erreur, et la regrettait amèrement. 
Il reprit très vite du poil de la bête, si bien qu'il prévint ses collègues Uccisore qu'ils ne le tutoieraient pas longtemps. Sous-entendant que sa qualité le rappelerait très vite à l'échelon supérieur avant eux.
Selon votre oreille, cette déclaration sera interprétée comme une manifestation d'assurance, d'audace ou pour d'autres rien de moins que de l'outrecuidance, de l'insolence voire de l'impertinence. Il n'en reste pas moins qu'il tint parole, Spoconeria le 29 janvier 2010. Cela se justifiait, l'activité de Nicolaccio ne palissait pas, il restait le même prodige, et ce, malgré le coup qu'il avait pris sur la tête. Il était désormais plus mûr et confronté à ses limites. Il renoua naturellement avec la gloire le mois suivant via corruption, une façon pour lui d'enterrer définitivement son faux pas. Deux locaux privés de la Famille Ancelotti en firent les frais, un bureau et une planque. Nul ne pouvait imaginer que ce coup d'éclat serait le chant du cygne de Nicolaccio. Il était membre depuis un peu moins d'un an, mais l'intensité avec laquelle il avait guerroyé pour la famille avait eu raison de ses forces. En atteste son parcours, riche en toute matière. C'est au sein de la Nécropole, là où résident les mafieux les plus distingués, que se conclut l'aventure de Nicolaccio.